Être(s) de passage
Passer tout simplement d’un étant à un autre, penser donc leur changement en tant que succession entre ce qui est déjà passé et ce qui n’est pas encore passé, dépasser, ensuite, leurs propres positions – déterminées- par une sorte de transposition qui surpasse – grâce à la réduction phénoménologique – tout étant afin d’accéder au transcendantal, voilà, pour l’essentiel, l’itinéraire théorique prévu dans le projet de la phénoménologie transcendantale. Pourtant, certains disciples de Husserl ont assez vite compris que, loin d’être un possible concret simple et homogène, le transcendantal est « divisé » par sa propre différence et que, comme Hegel l’avait déjà vu, le phénomène n’est pas l’analogue d’un invariant de sens, mais plutôt l’effet renversé d’une différence survenu à l’intérieur même du transcendantal. Par rapport à cette division originaire – ou de l’origine – l’identité phénoménale s’avère être plutôt celle d’un « différent du différent ». Aussi, le « trans » qui anime – par modulation – le transcendantal devrait être re-connu au niveau des phénomènes. Car l’être nous est « donné »- par le retour de ce qui est caché – plutôt dans l’intervalle de ce passage inter-facticiel, à savoir comme non-lieu et comme non-temps d’une spatialisation et d’une temporalisation qui dépasse tout sens constitué. En commençant avec l’« expérience » du sublime et en finissant avec celle de l’exception, ce livre essai de lancer des passerelles thématiques entre Kant et Husserl, Hegel et Merleau-Ponty, la phénoménologie et la théologie.
ISBN: 978-973-8863-32-3 (paperback)
ISBN: 978-973-1997-18-6 (ebook)